La noix de muscade
par Véro
La
noix de muscade (myristica fragrans) n’est pas connue dans nos contrées depuis
l’antiquité, et pour cause. Elle pousse très loin au-delà des mers. On en trouve
toutefois une trace dans un texte de Sainte Hildegarde, au 12ème siècle, pour
ses vertus curatives.
Une telle noix, portée dans une pochette autour du cou vous protègera des
furoncles, disait on au début du 20ème siècle. Si on vous offre une noix de
muscade au Nouvel An et que vous la portez sur vous vous pourrez chuter sans
conséquence tragique.
Par contre, si vous en consommez à l’excès elle attaquera votre système nerveux
central, tel un poison.
Si vous castrez un coq tout blanc, ou tout noir, et que vous incluez une noix de
muscade dans la cicatrice, vous le tuerez un an exactement après cet acte,
récupérerez alors la noix. Prenez en une petite quantité (ce qui se détachera si
vous l’attaquez avec la pointe d’un couteau), mélangez la dans l’eau et faites
la boire aux épileptiques.
Dans un procès en sorcellerie du 16ème siècle l’accusée raconta qu’elle pouvait
annuler un mauvais sort, « avec l’aide de Dieu » et de la noix de muscade
qu’elle achetait « sans marchander ». Elle coupait la noix en deux, la
mélangeait à de la cendre préparée durant l’été, cuisait le tout dans un seau
d’eau claire et, un jeudi soir, versait cette préparation sur le pas de porte de
la maison maudite.
Au Pérou on porte de la noix de muscade sur soi pour se protéger des sorcières.
Comme beaucoup d’autres plantes, celle-ci a des vertus aphrodisiaques di-on. On
peut aussi s’en servir pour un sortilège d’amour : avaler une noix entière, la
laisser s’évacuer par les voies naturelles, la râper (il n’est pas précisé s’il
faut la laver ou non, je vous laisse juge….) et la mélanger aux repas de l’être
aimé.
Dans un texte du 17ème on donne la même recette, mais il faut, après avoir
récupéré la noix, la purifier en allant à la messe du vendredi, et en la
coinçant sous son bras gauche.
Enfin un dernier « truc » contre l’impuissance : faire une décoction de noix de
muscade dans la propre urine du « malade » et la lui faire boire.