De la Vertu Magique de l’Ame
et des moyens par lesquels elle agit
par Francis Barrett
version française Tof
Il faut préciser quelque chose avant de parler du présent sujet. Si un clou, un aiguillon, un couteau ou une épée ou tout autre instrument de fer est planté dans le cœur d’un cheval, cela liera et retiendra l’esprit d’une sorcière et l’unira avec l’esprit momifié du cheval, jusqu’à ce qu’ils soient brûlés ensemble dans un feu. Ainsi on peut tourmenter la sorcière par piqûre ou brûlure et ainsi elle saura qu’elle fait offense à Dieu et qu’elle est nuisible pour les hommes mortels. Elle peut ainsi être coupée de la société conformément à la loi de Dieu « tu ne souffriras une sorcière en vie ». Si le travail est limité à un objet extérieur, le travail n’atteindra pas l’âme magique sans un moyen ou objet: ainsi on utilise le clou, l’épée, le couteau ou tout autre objet dont il a été question plus haut.
Il a été prouvé que l’homme a un pouvoir d’agir, per nutum, ou en dérangeant tout objet de sa place, il a aussi été suffisamment confirmé par le même exemple naturel, que cette efficacité fut aussi accordée à l'homme par Dieu.
Et comme toute faculté magique est en sommeil et a besoin d’être excitée ou agitée, ce qui est toujours vrai, si l’objet sur lequel il est question d’agir n’est pas presque éliminé, si son fantasme interne ne se conforme pas entièrement à l’impression de l’agent ou si le patient est égal ou supérieur en force à l'agent en question.
Mais, au contraire, là où l’objet est certainement et presque éliminé, comme l’est l’acier, pour la réception du magnétisme, alors le patient sans trop bouger, par le seul fantasme de l’homme ouvert sur l’extérieur pourra effectuer le travail et lier par tout moyen approprié sensible au magnétisme.
Ainsi, nous le répétons, le magicien doit toujours utiliser un moyen puis les mots ou une forme de sacrement qui opèrent toujours à cause du travail effectué. Mais la raison pour laquelle les exorcismes, les conjurations, les charmes, les incantations, etc. ne remplissent parfois pas l’effet escompté c’est parce que l’esprit non-excité de l’exorciste, rend les mots vains ou inefficaces.
Ainsi, nul homme ne peut être un magicien heureux ou efficace s’il ne sait pas susciter la vertu magique de son âme et alors il peut agir pratiquement sans science.
Et il ne saurait y avoir de moyen plus proche du magnétisme, que le sang humain par rapport au sang humain.
Et aucun remède sympathique, magnétique ou attractif n’agira sans être issu de l’idée ou du fantasme de l’opérateur qui y imprime une vertu et une efficacité tirées du pouvoir excité dans sa propre âme.
Et pour apporter une conclusion définitive à notre Traité magnétique, nous devons dire que celui qui, par ignorance ou par obstination, dira qu’il n’y a ni validité, ni raison, ni réalité dans la science du magnétisme, prouvera ainsi qu’il n’est pas digne du nom sacré de philosophe, car il condamne ce dont il ne sait rien du tout.
Ceux qui se donneront le loisir d’étudier la véracité de ces choses dont nous parlons, ne verront pas leur espoir déçu et ne condamneront donc pas ces pratiques.
Mais celui qui serait assez superstitieux pour attribuer un effet naturel créé à Dieu et accordé à sa créature, au pouvoir et à l’œuvre du diable, il ne rend pas justice au Créateur tout-puissant, et donne trop de pouvoir à Satan, et serait idolâtre et blasphémateur.
« Il y en a trois » (comme il est dit dans les Ecritures) « qui rendent témoignage dans le ciel, le Père, le Verbe et l’Esprit Saint et ces trois sont une même chose. »
Il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre, le sang, l’esprit et l’eau et ces trois sont une même chose. »
Nous avons aussi l’humanité, nous contenons du sang et l’esprit dans une unité identique et l’action du sang n’est pas uniquement spirituelle. Ainsi, dans la Genèse, on ne le désigne pas par l’étymologie du sang, mais il est rendu remarquable par le nom d’un esprit rouge.
Ainsi, que ceux qui souhaitent atteindre la connaissance de ces choses et être parfaits dans ce que nous avons mis en place avant eux, méditent constamment et désirent que la Première Cause et l’Archétype de toutes les choses éclairent avec grâce et miséricorde leurs esprits, sans quoi, leurs tâtonnements n’aboutiront qu’à l’obscurité et l’incertitude et ils seront soumis aux délires des esprits impurs et des démons qui ne pourront être mis en fuite qu’en endossant totalement l’armure de Dieu, dans lequel tous nous vivons, bougeons, respirons et avons notre être.