Francis King est un auteur qui a beaucoup écrit sur l’occulte. Le moins que l’on puisse dire à la lecture de certains de ses livres c’est qu’il ne portait pas Gerald Gardner et « ses » sorcières dans son cœur. Voila tout de même un texte qu’il a écrit au début des années 1970 qui, même si on peut fortement douter de son objectivité, n’en reste pas moins intéressant d’un point de vue historique.

 

Ma Sorcière Gardnerienne
par Francis King 

 version française Tof

 

C’est dans un des groupes les plus extrémistes de la tendance sexuelle que fut initiée Marian « ma » sorcière. Pour mémoire, le rite gardnerien du premier degré implique la flagellation. Pour de nombreux covens, « souffrir pour apprendre » est devenu symbolique, il n’y a plus que quelques coups légers administrés soit par le Grand Prêtre (aux femmes), soit par la Grande Prêtresse (aux hommes). Dans le coven de Marian il s’est produit le phénomène inverse : lors de son initiation elle a été déshabillée, attachée si serré que sa circulation a été coupée, puis sévèrement flagellée sur le dos, les fesses et les seins des mains du prêtres ainsi que de celles des autres membres du coven. On a continué à frapper Marian au point qu’elle fut blessée et en sang (elle en a gardé des cicatrices si laides qu’il lui est désormais impossible de porter une robe avec un décolleté).

Son initiation au troisième degré, qui devait lui donner le rang de Grande Prêtresse, fut une expérience encore plus traumatisante. Elle s’attendait à subir le coït rituel avec le Grand Prêtre, mais elle apprit que la Grande Prêtresse, qui était vraisemblablement à la tête du coven, avait décidé d’initier elle-même la demoiselle à l’aide d’un phallus artificiel. Pour justifier cela la Grande Prêtresse a expliqué que le Grand Prêtre avait sodomisé un jeune néophyte et qu’il avait donc « renversé la polarités des chefs » et il était important pour rétablir l’équilibre qu’elle joue le rôle de l’homme dans ce qu’elle nommait ouvertement un « acte d’amour lesbien ». Je n’aurai pas choisi l’expression « acte d’amour » pour décrire ce qui s’est passé. On a en effet utilisé un phallus artificiel archaïque, non lubrifié, en bois sculpté. Marian a jugé l’épreuve fort désagréable, elle eut vraiment mal et a même dût subir une intervention médicale pour faire retirer des échardes de son vagin. Pourtant elle devait être quelque peu masochiste car le fait de me narrer cette histoire pénible lui causait de toute évidence une certaine excitation mentale et une certaine jouissance. Je suis arrivé à me demander si Marian et les autres membres de son coven n’était pas tout simplement des sado-masochistes qui se servaient de la sorcellerie pour donner libre cours à leurs obsessions personnelles ou si, par hasard, ils n’allaient pas plus loin, si en réalité ils ne suivaient pas la voie traditionnelle et presque oubliée où douleur et sexualité sont les moyens d’atteindre l’extase. Parvenir à l’extase dans son sens d’intoxication divine.


 
 

 

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