Appel à tous les Covens
Par Allen Andrews in « Sunday Pictorial » du 29 juillet 1951
version française Tof
Toute sorcière active qui peut monter sur son balai à temps doit se préparer
pour le déjeuner de dimanche dans un vieux moulin étrange de Casteltown sur l’Ile
de Man. Toutes les sorcières seront les bienvenues.
Elles seront accueillies par la sorcière résidente qui n’est pas une femme mais
un homme – il dit qu’un sorcier c’est tout à fait autre chose.
Le maître en magie a les cheveux blancs, c’est le Dr. Gerald Gardner âgé de 67
ans. Il va déclarer ouvert le Centre de la Superstition et de la Sorcellerie.
Puis sous le même toit qu’une collection effrayante d’os, de charmes et de
porte-malheur, un repas sera partagé.
Le docteur en sorcellerie – docteur en philosophie de l’Université de Singapour
et docteur en littérature de l’Université de Toulouse – est un membre du Coven
Méridional des Sorcières Britanniques.
« Bien sûr je suis une sorcière » m’a-t-il dit. « Et j’en retire beaucoup de
plaisir. »
Un coven de sorcières est normalement constitué de treize membres avec un
dirigeant. Elles pratiquent lors de rassemblements hebdomadaires appelés Sabbats
– le Sabbaths des Sorcières.
Si les sorcières se sentent d’humeur particulièrement festive elles n’attendent
pas jusqu’au « jour trimestriel. » Il y a généralement un anniversaire rituel
que l’on peut célébrer.
« Supposons que vous en ressentiez le besoin, » dit le Dr. Gardner « Il vous
suffit d’appeler les autres et de vous amuser. »
Elles ne se contactent pas par télépathie ni par des moyens surnaturels.
« Ca pourrait marcher » dit le Dr., « mais il est bien plus facile d’envoyer un
télégramme. »
La sorcière résidente de Castletown a une fois assisté au rituel du Solstice
d’Hiver, lorsque les sorcières ont gambadé avec des torches autour d’un feu lors
du jour le plus court de l’année, se lamentant sur la perte du soleil. Peu à peu
la danse s’est transformée en quelque chose de vif et de plus excitant en
implorant le soleil de revenir.
« Une très belle cérémonie » a-t-il dit « Nous avons eu la chance de trouver un
lieu où pratiquer. Car bien sûr, si vous faites ça à l’arrière de votre maison
en un rien de temps la police et les pompiers accourrons.
Un des regrets du Dr. Gardner est que les airs des danses sorcières n’ont pas
survécu. « Avec les progrès de la science moderne » dit-il tristement, « J’ai
bien peur qu’on n’utilise plus que l’électrophone. Toute musique pourra faire
l’affaire – L’Après-Midi d’un Faune de Debussy est très bien. »
Dans le Centre du Folklore il y a un mémorial aux neuf millions de sorcières qui
furent torturées et assassinées en Europe pendant des siècles, certains de ces
instruments de torture sont exposés ici.
On pourra aussi y voir le squelette de la main d’un assassin, une collection de
porte-bonheur et un signe magique écrit sur de la peau humaine.
Un temple de sorcières complet a été reconstruit avec des décorations sorcières
très colorées autour d’un cercle magique au milieu duquel se trouve un autel.
« Nous avons eu du mal avec l’autel, » a dit M. Cecil H. Williamson, 46 ans un
ancien producteur de films qui dirige maintenant le Centre du Folklore.
« Il devait avoir exactement la hauteur du nombril d’une sorcière. J’ai calculé
qu’en moyenne le nombril d’un homme est à un mètre du sol. »
Au rez-de-chaussée du musée il y a une « Cuisine Sorcière » où des repas sont
servis.
Ici, Mme Williamson servira une « Potion Sorcière » spéciale à 3 schillings 6
dimes la portion. « Je pense qu’elle aura une base de rhum, » dit-elle.