Avec l’Aide de la Haute Magie

Chapitre XVII - Le Culte des Sorcières (2)

par Gerald Gardner

version française Tof & Xavier

 

Soudain, il a été arrêté net au sud de l’autel, où il vacilla, la tête lui tournait. Morven a frappé onze coups sur une petite cloche, puis elle s’est agenouillée à ses pieds, en disant : « Dans d’autres religions, le postulant s’agenouille alors que les prêtres affirment avoir un pouvoir suprême, mais dans l’art magique on nous apprend à être humble, ainsi nous disons :

(en lui baisant les pieds): Bénis soient tes pieds qui t’ont mené sur ces chemins.

(en lui baisant les genoux) Bénis soient tes genoux qui s’agenouilleront à l’autel sacré.

(en lui baisant le sexe) Béni soit l’organe de génération, sans qui nous ne serions pas.

(en lui baisant la poitrine) Béni soit ta poitrine, formée dans la beauté et la force.

(en lui baisant les lèvres) Bénis soient tes lèvres, qui prononceront les noms sacrés.

Elle l’a ensuite fait s’agenouiller devant l’autel, attachant la laisse à un anneau de manière à ce qu’il soit penché en avant et qu’il ne puisse presque pas bouger. Elle lui a ensuite attaché les pieds ensemble avec la corde de sa cheville droite. Puis, elle a fait tinter trois fois la petite cloche et a dit : « Es-tu prêt à jurer d’être toujours fidèle à l’art ? »

Jan a répondu: « Je le serai. »

Morven a alors donné sept coups sur la cloche en disant; Tu dois d’abord être purifié. Prenant l’escourge sur l’autel, elle lui a frappé les fesses, d’abord trois, puis sept, puis neuf, puis vingt-et-un coups (quarante en tout). Les coups n’étaient pas très forts, mais les yeux bandés et attaché comme il l’était, leur effet était saisissant, ils l’ont aidé à sortir de l’état d’étourdissement causé par les tours dans le cercle.

Quant il a retrouvé l’usage de ses sens, il a comprit qu’il était totalement impuissant.

Il était à la merci de Morven, il lui appartenait, il faisait partie d’elle, les coups qui pleuvaient sur ses fesses lui ont donné pouvoir sur lui, mais il ne lui en voulait pas. Elle dominait son esprit, mais c’était comme cela que cela devait être. Tout ce qu’il voulait c’était elle, s’il était à elle et c’était tout ce qu’il voulait.

Puis les coups ont cessé et la voix de Morven a retenti : « Es-tu prêt à toujours protéger, aider et défendre tes frères et sœurs de l’art?

Jan a répondu : « Je le suis. 

- Alors répète après moi : « Moi, Jan, en présence des Puissances des espaces extérieurs, de ma propre volonté, je jure solennellement que je garderai toujours secret et ne révèlerai jamais les secrets de l’art, si ce n’est pour une personne compétente, dûment préparée, dans un cercle comme celui où je suis maintenant et que je ne refuserai jamais les secrets à une telle personne, si elle est dûment présenté pour cela par un frère ou une sœur de l’art. Tout cela je le jure sur mes espoirs en une vie future et que mes armes se retournent contre moi si je brise mon serment solennel. »

Il sentait que ses pieds étaient détachés, puis ce fut le tour de la corde de l’autel, le bandeau fut enlevé et les mains toujours attachée on l’a aidé à se remettre sur pieds. Il était debout, chancelant, étourdi et pourtant d’une certaine manière, il se sentait réellement heureux.

Morven s’agenouilla devant lui, il entendit sa voix comme dans un rêve.

« Je te consacre ici avec l’huile.

   Je te consacre ici avec le vin.

   Je te consacre ici avec mes lèvres, prêtre et sorcière. »

Il a sentit un contact, d’abord son sexe, son sein droit, son sein gauche, son sein droit et à nouveau son sexe, formant un triangle. Puis elle s’est levée et lui délia les mains, en disant :

« Maintenant je te présente les outils de travail d’une sorcière.

En lui tendant une épée de l’autel elle lui a fait signe de la toucher.  

« Tout d’abord, l’épée magique. Avec elle comme avec l’athamé, tu peux former tous les cercles magiques, dominer, soumettre et punir tous les esprits rebelles et les démons, et même persuader les anges et les génies. Avec l’épée à la main tu régentes le cercle magique, » et elle l’embrassa.

« Ensuite, je présente l’athamé. C’est la véritable arme de la sorcière, il a tous les pouvoirs de l’épée magique. (à nouveau un baiser)

Ensuite, je présente le couteau à manche blanc. On l’utilise pour fabriquer tous les instruments utilisés dans l’art. Il ne peut être utilisé correctement que dans un cercle magique. (à nouveau un baiser)

Ensuite, je présente l’encensoir à encens, il encourage et accueille les bons esprits et chasse les mauvais esprits. (un baiser)

Ensuite, je te présente l’escourge, c’est un signe de pouvoir et de domination, il sert aussi à causer des souffrances et purifier car il est écrit : ‘Pour apprendre tu dois souffrir et être purifié.' Es-tu prêt à souffrir pour apprendre ? »

Jan : « Je le suis. » (à nouveau un baiser)

Ensuite et pour finir je te présente les cordes. On les utilise pour lier les sigils, les matériaux de base et pour renforcer ta volonté. Elles sont aussi nécessaires lors du serment. »

Morven l’embrassa à nouveau, en disant :  

« Je te salue au nom des dieux, toi nouvellement ordonné prêtre et sorcière. »

Ils ont ensuite tous deux marché en rond dans le cercle. Morven a proclamé aux quatre points cardinaux : « Entendez, vous les Puissances, Jan a été consacré prêtre et sorcière. »

Puis Thur et Olaf ont été consacrés chacun son tour avec les mêmes cérémonies, mais quand Morven a enfin annoncé aux esprits des quatre directions qu’Olaf avait été consacré, elle ajouta : « Je vous remercie d’avoir été présents et je vous renvoie vers vos plaisantes demeures. Salut et adieu. »

Cette nuit, pour la première fois dans sa vie, Jan n’a pas pu dormir. Son cerveau ruminait cette pensée : « Morven, je veux Morven. » Quel idiot il avait été, l’idée de devoir épouser une femme qui lui apporterait richesse et pouvoir. C’est l’amour qu’il voulait ! « Oui, » s’est-il dit, « peut-être qu’à un moment j’aurai pu avoir son amour et je l’ai rejeté. » Idiot, quel idiot il avait été et finalement il s’est enfin endormi d’un sommeil troublé où Morven, Frère Stephen, Fitz-Urse, et divers esprits dansaient en grimaçant et se moquaient de lui jusqu’à l’aube.

 

 

 

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