Maintenant les sorcières ont leur propre « syndicat »

par Doreen Valiente In « Evening Argus » du 29 septembre 1964

version française Tof

 

Son nom fait très sérieux : the Witchcraft Research Association. Même Cercle Magique sonne plus exotique. Mais son objet est de s’intéresser à l’histoire et aux pratiques d’un sujet que certains trouvent vil. D’autres le trouvent moyennement amusant…

L’association fut formée un peu plus tôt cette année et elle doit encore organiser sa première rencontre. Mais on peut le prédire il y a quelque chose à Brighton – dans un appartement en sous sol à Lewes Crescent sur le bord de mer.

C’est là que vit Doreen Valiente, une des rares sorcières britanniques, c’est elle qui le dit bien sûr puisqu’il n’y a pas de diplôme universitaire en la matière,  une femme d’âge moyen avec un accent des West Country et un hobby qui la passionne : la vieille religion.

Elle est membre de la W.R.A., elle s’y réfère par ses initiales. Il s’agit, dit-elle, « d’une association tout à fait sérieuse. Nous voulons faire des recherches de façon objective sur les anciennes traditions sorcières. Nous ne sommes qu’un groupe de personnes qui avons entrepris d’étudier honnêtement et sincèrement un sujet des plus fascinants. »   

L’association, admet elle, doit encore se réunir. Mais elle a été active lors de ses environ six mois d’existence. Mme Valiente dit que l’association a :

 Découvert un coven de sorcières inconnu jusqu’à présent des autres sorcières. Elle ne dira pas où il est basé.

Collecté un grand nombre de sorts et d’invocations inconnues jusqu’à présent. Comme elles on été révélées sous le sceau du secret elle n’en dira pas plus.

Fait l’acquisition d’une petite quantité d’encens anglais fabriqué par une sorcière. Elle a été donnée à Mme Valiente dans une petite boite en carton rouge où était noté « cristaux du Vicomte de Mothing » 

« Il s’agit de véritable encens de sorcière britannique, » a dit la sorcière de Lewes Crescent en en faisant brûler un peu dans un encensoir de laiton. « Il faut que j’essaie d’en trouver la recette.»

La sorcière qui a fabriqué l’encens a aussi montré à Mme Valiente un onguent qui, affirme-t-elle  favorise la clairvoyance. Mme Valiente en aimerait aussi un échantillon.

L’association a publié un numéro d’un magazine de quatre pages sur la sorcellerie qu’ils vendent 2 shilings. Un autre va sortir.

Mme Valiente, qui est fière d’être une sorcière, est satisfaite des progrès que fait l’association. « Les gens font très attention avant de donner des informations sur la sorcellerie à qui que ce soit car il y a eu tant de mauvaise publicité » dit elle.

Elle estime qu’elle n’est qu’une parmi environ une centaine de sorcières dans ce pays, mais elle dit que de nombreuses personnes ont des informations sur l’ancienne religion, informations que la W.R.A. aimerait recueillir.

Ainsi, même si l’association ne tourne pas encore à plein régime, dit-elle, elle a un grand futur. Elle aimerait que l’association ouvre un bureau à Londres, qu’elle ait une bibliothèque, qu’il y ait des rencontres, qu’on puisse disposer de reliques lors des rencontres. L’association s’intéresse à tout ce qui touche au paganisme, à la superstition, à l’occulte, au folklore ou aux traditions.         

L’association souhaite aussi combattre les affirmations erronées sur la sorcellerie. Par exemple, dit Mme Valiente, que les sorcières dansent nues. « Certaines le font » dit elle, « mais d’autres pensent que la nudité retire du pouvoir aux sorcières ».

Elle ajoute : « Et de toute façon, pouvez vous imaginer ce que doit être une rencontre où l’on danserait nu dans ce pays lors d’un été normal ! »

 

 

 

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