Le Pentagrame
par Doreen Valiente version française Tof
Le Pentagrame ou étoile à cinq branches est le symbole favori des sorcières et
des magiciens. On l’a à ce point utilisé au cours des siècles que le mot «
pentacle » qui à la base désignait l’étoile à cinq branches, désigne maintenant
tout disque ou tablette en métal ou en bois où sont gravés des symboles magiques
et dont on se sert lors de rites magiques.
L’origine de l’étoile à cinq branches magique se perd dans la nuit des temps,
mais on la retrouve déjà dans les ruines de Babylone. Pour les chrétiens elle
représente les Cinq Plaies du Christ et on la retrouve parfois dans
l’architecture des églises. Il y a un magnifique pentagrame sur l’une des
fenêtres de la Cathédrale d’Exeter.
On retrouve aussi ce signe parmi les emblèmes de la franc maçonnerie. Pour
certains c’est le Sceau de Salomon même si en général le Sceau de Salomon est
plutôt représenté sous la forme d’une étoile à six branches formée de deux
triangles entremêlés symboles de la foi juive. Le Pentagrame est assurément un
signe kabbalistique connu de ces fraternités occultes qui disent être issues du
mouvement Rose-Croix.
Les élèves de Pythagore appelaient le Pentagrame « Pentalpha » et disaient qu’il
était formé de cinq fois la lettre A.
Au moyen-age en Europe on l’appelait « Pied de Druide », « Pied de Sorcier » et
parfois aussi « Croix de Lutin ». Dans la vieille histoire de « Sir Gauvain et
le Chevalier Vert » c’est ce symbole que Gauvain portait sur son bouclier.
On retrouve aussi ce symbole dans le vieux chant « Green Grow the Rushes-O ».
Cette curieuse chanson avec des questions et des réponses contient des allusions
aux significations cachées. On y lit « Cinq est le symbole à notre porte »
allusion au pentagrame tracé sur les portes et fenêtres pour se protéger du mal.
On retrouve un pentagrame sur certaines vieilles pièces de monnaies celtes.
Sur certains fossiles on trouve naturellement un motif très proche de l’étoile à
cinq branches. Ces objets ont toujours été appréciés des sorcières qui les
considèrent comme hautement magiques car ses cinq branches représentent les
Quatre Eléments de Vie plus l’Esprit, l’Invisible, ce qui est Derrière, la
source du pouvoir occulte. Pour cette raison le pentagrame doit être tracé avec
une branche vers le haut, la branche de l’Esprit prenant le pas sur les quatre
autres. C’est l’Esprit qui dirige le Monde de la Matière. Tourné dans l’autre
sens, le pentagrame est vu comme un symbole bien plus sinistre. Selon Madame
Blavatsky dans son « Secret Doctrine » (Theosophical Publishing Co. Londres
1888) le pentagrame inversé est le symbole de Kali Yuga, l’Age Sombre dans
lequel nous vivons, un age de matérialisme, de sensualité et de violence.
D’autres occultistes ont vu dans le pentagrame inversé le visage du bouc de
Mendès, les deux branches vers le haut représentant les cornes du bouc. C’est
ainsi le visage du Dieu Cornu. On en a parfois fait un symbole de magie noire
mais en réalité il représente la lumière de l’Esprit cachée dans la Matière.
Le pentagrame avec une branche vers le haut est utilisé par les occultistes pour
contrôler les élémentaux à cause de ce qu’il signifie. Porté en pendentif sur la
poitrine il est une protection lors des rites magiques contre les influences
hostiles ou indésirables.
On l’appelle parfois l’Etoile du Microcosme car il a la forme d’un être humain
les bras et les jambes écartées. Les anciens philosophes occultes voyaient
l’homme comme un microcosme, ou petit monde à lui seul contenant potentiellement
tout ce qui, dans le cosmos, est extérieur à lui. Le pentagrame représente aussi
les cinq sens de l’homme, les portes par lesquelles les impressions du monde
externe peuvent l’atteindre.
Le Nœud sans Fin est un autre nom pour le pentagrame, car on peut le dessiner
sans lever le stylo de la feuille, mais il faut de la concentration et du soin
pour dessiner ainsi une figure symétrique, des qualités qui sont nécessaires
pour réussir à faire de la magie.